Il était une fois un Etat confetti du golfe Persique, riche comme Crésus, gouverné par une monarchie absolue aussi baroque que mégalomaniaque, qui rêvait de devenir l’égale d’une grande puissance. Son arme ? Investir sans compter dans les secteurs maîtres d’un monde globalisé : l’information et le sport. L’histoire fascinante de l’ascension du Qatar commence comme une fable, mais elle n’en a guère l’innocence. En quinze ans, après avoir renversé son père pendant qu’il était en vacances en Suisse - cela ne s’invente pas ! - le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani a réussi à créer le grand média d’influence du monde islamique - la chaîne Al-Jezira -, à prendre pied dans quelques-uns des fleurons français de la défense ou de l’environnement, avant de s’offrir cet été le club de football du Paris-Saint-Germain. Difficile de croire, sans vouloir pécher contre l’esprit sportif, à la rentabilité financière de cette dernière acquisition. Derrière ce féroce appétit de pouvoir et d’influence se cache un écheveau opaque de relations et d’intérêts. Dans ce petit milieu, le renvoi d’ascenseur sert volontiers de monnaie d’échange. D’un côté un petit statut fiscal particulier pour investir en France, ou une présence à Doha des écoles les plus prestigieuses de la République ; de l’autre un coup de main symbolique à l’opération de l’Otan en Libye ou le rachat du PSG, équipe fétiche du président Sarkozy, prête à s’adonner sans retenue au football bling-bling. Cette fascination intéressée n’éparg
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