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Analyse

Les marchés bottent une Italie trop cavalière

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Alors que la dette italienne est attaquée en Bourse, Silvio Berlusconi a promis, hier, un nouveau plan pour la croissance. Sans grand espoir de convaincre.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 4 août 2011 à 0h00

Il y a encore quelques mois, Silvio Berlusconi plastronnait : «L'Italie sortira en premier et mieux que les autres pays de la crise économique.» Au printemps, malgré une croissance atone, son ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, chantait en chœur : «Dans la crise qui a mis à genoux l'économie mondiale, l'Italie s'en est mieux sortie que nombre de ses concurrents.» Las, aujourd'hui la péninsule, dont l'endettement s'élève à 120% du PIB, est prise à son tour pour cible par les marchés, alors que le gouvernement semble incapable d'allumer des contre-feux.

Hier, en plein été et après avoir quasiment déserté la scène politique pendant plusieurs jours, Silvio Berlusconi s'est présenté devant le Parlement pour tenter d'éviter un emballement fatal. Les taux auxquels l'Italie se refinance ont dépassé mardi les 6% (contre 2,4% pour l'Allemagne). Silvio Berlusconi a appelé l'opposition et les partenaires sociaux à faire preuve de cohésion dans la tempête et promis «un plan d'action immédiat pour la croissance et l'emploi». Au chapitre des coupes budgétaires, il s'est contenté d'annoncer la limitation des rétributions du personnel politique et du nombre de voitures de fonction, préférant dénoncer la contagion des «attaques spéculatives» dues en grande partie, selon lui, «à la lenteur de l'Union européenne à réagir à la crise grecque». Reste à savoir quelle sera, ce matin, la réaction des marchés. Pour plus de prudence, Berlusconi, qui avai