Sur les étals des marchés frais de Chine, le porc ne fait plus recette. Alors qu’il constitue un des aliments de base de la population et représente 65% de la viande consommée, les clients se font rares. En cause, des prix qui affichent une flambée de plus de 70% sur un an, et placent le gouvernement chinois face à un double défi, social et économique. Economique, parce que, le Bureau des statistiques chinois à dû le reconnaître, la hausse du porc entre pour 20% dans la croissance de l’indice des prix à la consommation (CPI), qui atteint 6,4% en juin et 11,7% pour l’alimentation.
Social, car le gouvernement est largement jugé sur sa capacité à juguler l'envolée des prix de la nourriture, et que la chute de 55% des ventes de porc dans certaines villes montre qu'une grande partie de la population ne peut plus se l'offrir. Même si le Premier ministre, Wen Jiabao, s'est engagé à «considérer la stabilisation générale des prix comme la priorité absolue de nos manœuvres macroéconomiques», il y a urgence : la récente revalorisation des salaires les plus bas a déjà été largement annulée par l'inflation, et la grogne sociale est actuellement un danger bien plus grand que la dissidence politique.
Myriade. En réalité, le prix du porc connaît des flambées et des rechutes cycliques, car cette immense filière est portée par une myriade de très petits éleveurs qui ne disposent chacun que de quelques animaux. Une filière extrêmement sensible aux crises que ce marché a