Menu
Libération
Analyse

La crise est-elle devant nous ?

Article réservé aux abonnés
Dette galopante, menace de récession, zone euro attaquée : les Etats optent pour des réductions budgétaires drastiques… sans satisfaire les marchés.
publié le 6 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 6 août 2011 à 7h59)

Le pire est-il à venir ? Trois ans à peine après la plus forte crise qu’ait connue la planète depuis les années 30, le monde de la finance fait preuve d’une fébrilité inquiétante. Simple agitation des marchés ou prélude à une nouvelle récession ? Nul n’est en mesure, aujourd’hui, de prévoir ce qui attend l’économie mondiale dans les prochains mois. Seule certitude : la timide reprise observée depuis 2010 dans les pays développés semble marquer le pas. Et se double, cette fois-ci, d’un handicap supplémentaire : l’impossibilité, pour des Etats surendettés, de procéder à une relance budgétaire. Sauf réformes de structures au sein de la zone euro, que ses dirigeants ne semblent pas encore disposés à réaliser.

Une croissance poussive

Premier motif d'inquiétude : l'activité économique. Après un recul de 4% de son PIB en 2009, la zone euro s'est mollement extirpée de la récession l'année suivante avec 1,7% de croissance, et 2% prévus pour cette année par le Fonds monétaire international, moins pessimiste que l'OCDE (voir ci-dessous). Mais l'activité devrait à nouveau ralentir en 2012, à 1,7%. En France, la situation n'est guère meilleure. Après 1,4% en 2010, puis 2,1% en 2011, le FMI entrevoit un timide 1,9% de croissance en 2012. «Des taux notoirement insuffisants, estime Gérard Cornilleau, de l'OFCE. En sortie de crise, la croissance du PIB devrait être de 3 à 4% pour regagner ce qui a été perdu.» Or excepté l'Allemagne, aucun des grands