C'est le genre de projet de santé publique que seule une catastrophe nucléaire peut déclencher. Au Japon, des chercheurs ont annoncé, la semaine dernière, qu'ils lançaient «la plus ambitieuse étude épidémiologique jamais réalisée» sur les effets des faibles doses de radioactivité sur le corps humain. C'est ce que révèle le mensuel Science dans son édition du 5 août.
Dès le lendemain du tremblement de terre et du tsunami, qui ont provoqué la catastrophe de Fukushima, des matières radioactives ont été larguées dans l’atmosphère et dans l’eau. Quelque 200 000 personnes ont été évacuées (d’un territoire qui compte 2 millions d’habitants). Certaines ont été exposées à des radiations, d’autres à une contamination interne via l’ingestion d’aliments contaminés. Une situation qui a transformé la préfecture de Fukushima en terrain de jeu idéal pour les épidémiologistes, toujours à la recherche de données significatives. La région est devenue un laboratoire grandeur nature.
Dose. Fin juin, les autorités ont d'ores et déjà distribué un questionnaire de 12 pages (lieux fréquentés après le tremblement de terre, quantité de légumes et de lait consommés…) pour établir, avec le plus de précision possible, le profil d'exposition aux radiations de chacun des habitants. «Nous souhaitons fournir une information neutre aux habitants de Fukushima, aux citoyens japonais et au monde entier, explique Seiji Yasumura, du département de la santé publique à l'uni