Philippe Marini est sénateur UMP de l’Oise, maire de Compiègne, et rapporteur général de la commission des finances au Sénat.
Les nuages se multiplient sur la croissance française. Le gouvernement doit-il camper sur ses estimations ?
Il faut être très vigilant sur les prévisions de croissance. Dès juin, on se rendait compte que tabler sur 2,25% pour 2012, c’était assurément trop ambitieux. Aujourd’hui, le monde est un peu différent, et il faut être plus prudent. On a encore moins le droit à l’erreur. On est sous l’œil des agences de notation. La France fait l’objet d’une surveillance. On a plus que jamais intérêt à être dans les clous.
Quels efforts supplémentaires ?
Il faut faire entrer un maximum de niches dans ce large coup de rabot.
Comme les abattements de charge sur les bas salaires ?
Oui. Même chose pour les taux réduits de TVA bénéficiant à la restauration ou aux travaux dans les bâtiments. J’avais déjà proposé qu’on donne un coup de canif l’an dernier. Cela devait rapporter 300 millions d’euros. C’est substantiel. Les niches d’outre-mer doivent aussi être touchées au moins sur leur régime d’investissement. Les avantages retirés d’un régime spécifique devraient être pour tous rognés de façon identiques. Cela rend la mesure plus facile à accepter.
Doit-on réduire aussi les dépenses publiques ?
L'Etat s'est fixé des normes afin de réduire ses dépenses. Il faudrait que ces normes soient respectées aussi par les opérateurs de l'Etat [organismes ou établissements publics, ndlr]. Prenons les universités. On a fait une exception pour elles, en les rendant autonomes, et en les dotant d'un budget. Cela s'est traduit tout naturellement par des dépenses supplémentaires. J'avais aussi épinglé le Centre national