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Libération

Au Nigeria, le pétrole brute

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Alarme. Un récent rapport onusien décrit l’ampleur inégalée de la pollution dans le sud-est du pays.
publié le 13 août 2011 à 0h00

Il est presque inutile d’aller à Goi pour savoir que ce village du sud-est du Nigeria est mort. Mort sur pied, comme un arbre dont les racines auraient plongé dans un bain de pétrole brut. Il suffit de lire le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) pour le comprendre. Publié la semaine dernière, il montre l’étendue et l’impact de la pollution pétrolière dans le delta du Niger. Là où le cœur de Goi, et de bien d’autres villages, battait.

Santé publique. Le Nigeria, premier producteur de brut d'Afrique, extirpe 2,3 millions de barils par jour des entrailles de l'Ogoniland. Cette région de mangroves et de rivières est devenue le territoire de la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC), mais aussi de nombreux groupes étrangers, dont l'anglo-néerlandais Shell, le plus important de tous. Autrefois grouillant de vie, l'Ogoniland est désormais mourant, quadrillé d'oléoducs, de puits et autres installations pétrolières. Le peuple Ogoni vit dans un environnement souillé où il ne peut plus ni pêcher ni cultiver. «Dans au moins dix communautés ogonies, où l'eau potable est contaminée avec des niveaux élevés d'hydrocarbures, la santé publique est sérieusement menacée», note l'agence onusienne. «La restauration environnementale de l'Ogoniland pourrait bien être l'exercice de nettoyage de pétrole le plus vaste et le plus long jamais réalisé dans le monde si l'on veut ramener à un état sain l'eau potable, les sols, les criques