L’économie mondiale périclite ? Les marchés dévissent ? La planète alter, elle, continue de deviser. Hasard du calendrier, Attac organisait jusqu’à hier son Académie européenne au cœur de Fribourg, capitale allemande de l’écologie autoproclamée. En plein marasme boursier. Plus de 1 300 militants venus de 38 pays se sont réunis pour de joyeuses séances de brainstorming, au cœur d’une ville où le nombre de vélos rivalise amplement avec celui des voitures.
«Nous ne sommes pas là pour seriner "on l'avait bien dit !", même si on l'avait bien dit, et depuis des années, a déclaré en ouverture Susan George, présidente honoraire d'Attac France. Nous avons des propositions concrètes pour placer les hommes et la planète avant les profits outrageants d'une minorité. Ces propositions seront efficaces si on leur donne une chance.»
Survitaminé. Durant six jours, entre sandwichs au falafel et bières bio, les ateliers se sont enchaînés dans les locaux de la fac, au centre de Fribourg : extraction de l'uranium, justice climatique, mouvements démocratiques au Maghreb, il n'y en a pas eu que pour la finance. Néanmoins, l'actualité boursière de la semaine passée a survitaminé les militants. «Ce qui se passe est la énième confirmation de ce que dit la planète alter depuis vingt ans, assure Christophe Aguiton, responsable des activités internationales d'Attac France. Instable, fragile, le système est désormais en crise tous les quatre ans. Nos gouverne