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Libération

Une deuxième cure d’austérité en Italie

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Dette. Silvio Berlusconi a fait adopter, vendredi, de nouvelles coupes budgétaires et hausses d’impôt.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 15 août 2011 à 0h00

«Mon cœur saigne quand je pense que le mérite de ce gouvernement était de ne jamais avoir mis la main dans les poches des Italiens.» Sous la pression des marchés et de la Banque centrale européenne, Silvio Berlusconi s'est résolu, vendredi, à faire adopter un nouveau plan de rigueur d'urgence de 45 milliards d'euros. «La situation mondiale a changé, et nous devons faire face au plus grand défi planétaire», s'est-il justifié.

Pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2013, celui qui s'était fait le champion de la lutte contre les taxes a dû se résigner à couper dans les dépenses et à faire rentrer, par tous les moyens, de l'argent dans les caisses. Avec son ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, le président du Conseil, visiblement fatigué, a dévoilé un catalogue de mesures qui va d'une contribution exceptionnelle de solidarité d'un montant de 5% pour tous les salariés gagnant plus de 90 000 euros par an à une augmentation (à 20%) des taxes sur les gains financiers, en passant par l'accélération du passage de l'âge de départ à la retraite à 65 ans pour les femmes. Il a néanmoins renoncé à revoir en profondeur les pensions, ses alliés de la Ligue du Nord menaçant d'ouvrir une crise gouvernementale si l'on touchait «aux retraites des travailleurs».

Berlusconi a également refusé d'adopter une taxe sur le patrimoine («mes électeurs ne la comprendraient pas»), qui aurait pourtant permis de frapper aussi les fraudeurs du fisc. Dans ce domaine, il