Cette année encore, les producteurs de fruits français ne décolèrent pas face à la chute du prix des pêches et nectarines. Alors que la filière se retrouve aujourd'hui à Montreuil pour une réunion extraordinaire de l'établissement public FranceAgriMer, les agriculteurs multiplient les actions pour expliquer au public les causes de leur détresse. La crise du concombre, «qui a détourné les consommateurs des rayons fruits et légumes». La météo, peu propice à la consommation de fruits. Et surtout la concurrence espagnole, que Yohan Gaunard, jeune producteur drômois, accuse de «détruire le marché» en exportant à vil prix des fruits produits à des coûts moins élevés : «Ils arriveraient à vendre en Allemagne de la qualité à 50 ou 80 centimes d'euros le kilo, transport compris !» Lui exploite une quarantaine d'hectares à la Roche-de-Glun. Lorsqu'il a commencé en 2004, il n'avait que des pêches. Quelques années de disette plus tard, il n'en conserve que 17 hectares. Dont la récolte cette année ne couvrira pas les coûts de production. La coopérative revend entre 1 euro et 1,10 euro le kilo (laissant «45 à 50 centimes» au producteur). Pour équilibrer la production, il ne faudrait pas aller en deçà de 1,30 euro.
Cela fait vingt ans que les Français subissent la concurrence espagnole. Cette fois, la crise provoque en plus une baisse de la consommation chez les voisins. Des camions partiraient de là-bas sans clients, pour brader la cargaison en France ou