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Taxe Tobin : Londres fait de la résistance

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Marchés. Le volontarisme de Sarkozy et Merkel se heurte à l’hostilité des milieux financiers britanniques.
par Anna Winterstein
publié le 18 août 2011 à 0h00

C’était dans l’air en ces temps de crise : Sarkozy et Merkel ont confirmé mardi le principe d’une taxe sur les transactions financières (TTF). Imaginée par Tobin en 1972, l’idée est revenue en force cette année. Les députés européens l’ont votée à une écrasante majorité en mars ; et, en avril, 1 000 économistes ont écrit au G20, implorant la mise en place d’une "taxe Robin des Bois". Mais la mesure fait débat.

Convaincre. D'abord, il faudrait en définir les termes précis. Faut-il taxer toutes les transactions ? A quel taux ? Les marchés s'inquiètent et les actions dégringolent : celles des plateformes d'échanges financiers perdaient entre 0,61 % (Nasdaq OMX) et 4,74 % (Nyse Euronext) hier.

Mais surtout, il faut convaincre à l'étranger. Et là, cela se complique. L'Irlande exige que la taxe soit appliquée dans l'ensemble des 27 pays européens. En ligne de mire, la City, première place européenne. Les spécialistes confirment que sans Londres point de salut : «L'importance de la Bourse de Londres est telle que les transactions effectuées aujourd'hui sur les marchés de Paris et Francfort se déplaceraient naturellement à la City», explique Malcolm Sawyer, professeur d'économie à l'université de Leeds et signataire de la pétition Robin des Bois.

Mais Londres renâcle. Hors de question, disent les banques britanniques, d’établir une taxe qui ne soit pas mondiale, pour des raisons similaires : peur du manque de compétitivité et de la perte d’activité. Le directe