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Analyse

Les banques casquent pour leur cache-cash

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L’absence de transparence des établissements financiers alimente la spéculation sur leur manque de liquidités.
Le logo de la Société Générale dans le quartier de la Défense. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 20 août 2011 à 0h00

Dans l’œil du cyclone. Les grandes banques européennes sont dans le collimateur des investisseurs, à l’image des trois plus grandes banques françaises qui ont perdu plus de 40% de leur capitalisation boursière depuis début juillet. Ebranlées par leur exposition aux dettes publiques ; par la possibilité de devoir repasser des provisions en cas de rééchelonnement de l’ardoise des Etats ; par l’éventualité de voir leurs actifs souverains dégradés en cas de défaut de paiement d’un gouvernement. Essorées également par les signes de fragilité d’une économie tout juste convalescente. Suspectées, surtout, de multiplier les courses au cash et de faire la preuve de leur manque de liquidités…

Conséquence : «Il y a la crainte que des filiales de banques françaises se dégagent du marché américain, obligées de rapatrier leurs fonds pour venir au secours de leurs maisons mères, résume Pascal Bernachon, gérant de fonds, chez KBL Richelieu. Il y a aussi l'aveu qu'une banque est allée frapper à la porte de la BCE pour se financer à hauteur de 500 millions d'euros.» Somme pourtant faible, et qui ne concerne qu'une des 8 000 banques en Europe…

Opacité. En réalité, le manque de transparence des banques alimente les spéculations sur leur solidité et les rumeurs de faillite. «On peut rapporter n'importe quoi, mais il faut être cru un minimum. Or, le flou actuel permet toutes les supputations, note Jean-Paul Pollin, professeur à l'université d'Orléans.