Pas de coup de froid sur la reprise en Autriche ! Tandis que la France, l'Allemagne et les pays du sud de l'Europe sont embourbés dans la crise financière, l'économie du «Tigre alpin» se porte à merveille. Bien sûr, le chancelier social-démocrate Werner Faymann - l'un des derniers chefs de gouvernement de gauche en Europe - est inquiet de voir son voisin allemand flancher (la majorité des exportations autrichiennes sont absorbées par Berlin), mais les estimations publiées la semaine dernière par l'Office européen des statistiques consacrent bel et bien «l'exception viennoise».
Alors que le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro n’a augmenté que de 0,2% d’avril à juin, celui de l’Autriche caracole à 1%. De la croissance en ces temps moroses ? Indécent. Et aucun indicateur ne vire au rouge. Cet été, le taux de chômage est redevenu le plus bas de toute l’Union européenne. Avec 4% seulement de chercheurs d’emplois, l’Autriche voit ses performances louées par l’OCDE : elle est en situation de plein-emploi et doit absorber massivement de la main-d’œuvre allemande ! Petit à petit, le pays sort aussi du surendettement, notamment grâce à la mise en place d’une taxe bancaire - honnie par le secteur, car elle fait partie des plus élevées du continent - qui remplit les caisses de l’Etat. Dans ce contexte, les Autrichiens investissent. Et malgré l’inflation, les foyers consomment. Selon l’institut économique Wifo, les projets immobiliers fleurissent et le moral des ménages