Le Venezuela ne veut pas se laisser happer par la déroute des marchés occidentaux. Le pays de Hugo Chávez a trouvé un refuge à la crise qui frappe de plein fouet les «puissances capitalistes» : non dans son or noir mais dans son or jaune, à l'heure où le cours du métal précieux atteint des niveaux historiques (à 1 870 dollars l'once vendredi). Le président socialiste a annoncé la semaine dernière sa volonté de rapatrier les réserves en or du pays placées à l'étranger, vœu validé par l'Assemblée nationale, majoritairement pro-Chávez.
Stockées pour la plus grande partie dans des banques anglaises, américaines, suisses et françaises (BNP Paribas), ces réserves d'or sont estimées à plus de 211 tonnes, soit 11 milliards de dollars (7,6 milliards d'euros). Elles représentent 60% de toutes les réserves vénézuéliennes à l'étranger. «Nous allons commencer à ramener notre or à la Banque centrale du Venezuela (BCV) pour le déposer dans nos coffres. C'est une mesure saine pour le pays», a annoncé Hugo Chávez mercredi, expliquant que l'or placé dans les banques européennes et américaines ne rapportait pas d'intérêt à la nation «alors que [les banques] peuvent l'utiliser pour prêter à d'autres pays avec des intérêts !»
L’opération de transport des lingots et leur mise en sécurité pourraient coûter la bagatelle de 347 millions d’euros, estime l’ancien directeur de la BCV… Le gouvernement bolivarien n’exclut pas de placer une partie de sa richesse auprès de puissanc