Chirurgie lourde ou paille de fer ? A vingt-quatre heures de l'annonce par le gouvernement du dispositif censé garder le déficit public dans les clous des promesses (soit 5,7% en 2011 et 4,6% en 2012), les pistes se précisent. Demain, François Fillon (lire ci-contre) annoncera le détail des ponctions sur les hauts revenus, des amputations dans les dépenses et des coups de rabots sur les niches.
Une certitude : les économies devraient approcher les 10 milliards d'euros. L'exercice à haut risque se déroule en direct sous le regard des marchés financiers. Preuve de la dégradation du climat, cette confidence du rapporteur du budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, à Libération : quand il a dit au gouvernement, dès juillet, qu'il fallait trouver 5 milliards de nouvelles économies sur le budget, Bercy lui a «ri au nez», ajoutant : «ce n'est pas d'actualité». Aujourd'hui, «c'est 10 milliards qu'il faut». Revue de détail des pistes qui tiennent la corde.
Taxation des hauts revenus
Les riches n'y échapperont pas. La preuve, Xavier Bertrand, évoquait hier, depuis la Vendée, une «contribution spécifique» pour les rémunérations «extravagantes», de «l'ordre de plusieurs millions d'euros par an». Philippe Marini, le rapporteur du budget au Sénat et pas le plus allant pour taxer les fortunés, plaide pour «une contribution exceptionnelle», qu'il baptise «mesure de solidarité temporaire»