Mais quelle mouche altermondialiste a piqué Angela Merkel et Nicolas Sarkozy pour qu’ils se déclarent tous deux en faveur d’une taxe sur les transactions financières ?
Certes, bien des obstacles restent à franchir avant que le premier euro issu d’une telle taxe ne vienne alimenter les budgets publics ; mais c’est tout de même, à ce niveau de responsabilité, la première prise de position en faveur d’une forme de taxe Tobin.
Nous connaissions déjà la gauche qui baisse l’impôt sur le revenu et supprime la vignette automobile (sous l’égide de Fabius), voici désormais la droite qui s’empare d’une mesure emblématique de certaines associations de gauche autoproclamée «radicale».
Sans remonter à Keynes qui évoque déjà cette idée, rappelons qu’à l’origine, pour Tobin lui-même, il s’agissait d’introduire une taxe sur les transactions de devises afin de réduire la spéculation et de stabiliser ainsi les marchés de change, dont la volatilité était jugée excessive. Du point de vue théorique, c’est assez simple et clair : une taxe modique entraîne une augmentation des coûts de transaction, et ce «grain de sable» rend plus onéreuses les stratégies d’achat et de revente rapides, alors qu’elle est sans grand effet sur le coût d’un investissement de long terme.
Premier hic, aussi claire que soit cette théorie, à peu près toutes les études empiriques ont montré que dans les faits, c’est l’inverse qui se produit : l’augmentation des coûts de transaction réduit le volume des échanges, diminue la liqu