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Libération

Les ultrariches misent sur le coup d’obole

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Seize patrons français réclament une taxation exceptionnelle. Les patrons de Total et Areva s’expliquent.
publié le 24 août 2011 à 0h00

Les grands patrons, que l'on accuse souvent d'être enfermés dans leur tour d'ivoire, ont bien compris que, cette fois, il fallait envoyer un signal à l'extérieur. Non seulement les finances publiques sont dans un état catastrophique, mais certains ultrariches américains ont depuis longtemps fait le geste, donnant à leurs homologues français l'image ringarde de grippe-sous accrochés à leurs privilèges. Inenvisageable il y a encore six mois, 16 patrons (L'Oréal, Veolia, Peugeot, Société générale…) et grandes fortunes (Liliane Bettencourt) ont signé, sur le site du Nouvel Observateur, un texte réclamant «l'instauration d'une contribution exceptionnelle qui toucherait les contribuables français les plus favorisés».

Les «grands esprits» se rencontrant souvent, le gouvernement réfléchit à l’imposition d’une telle taxe qui lui permettrait de se donner à bon compte une image davantage distanciée des plus aisés.

Symbolique. A bon compte, car on est loin des propositions des Américains Bill Gates et Warren Buffett, deuxième et troisième plus grosses fortunes mondiales qui, il y a un an, entreprenaient un tour du monde pour tenter de convaincre les ultra-riches de verser, après leur disparition, la majorité de leur fortune à des fondations caritatives. Le tour du monde s'était soldé par un four en France, mais le cri poussé par le même Buffett, mi-août dans le New York Times («Taxez-nous plus !») a eu bien plus d'impact. Dans la foulée, le patr