Les agences de notation ont encore frappé. Cette fois, c'est le Japon qui se retrouve dans leur collimateur, à peine cinq mois après la catastrophe de Fukushima. Moody's a décidé hier de rétrograder d'un cran, à Aa3, la note de sa dette publique à long terme. Une décision jugée «regrettable» par Naoto Kan, le Premier ministre. L'agence américaine avait froidement averti de ce risque de dégradation en mai, ne laissant aucun répit à l'archipel frappé par de violents séisme et tsunami, doublés d'un accident nucléaire sans précédent. Selon Moody's, «la catastrophe a retardé la reprise et aggravé la déflation. Les perspectives de croissance sont faibles, ce qui rend difficile la réduction du déficit autant qu'une vaste réforme du système fiscal et de prestations sociales».
Déflation. Il faut dire que la troisième économie mondiale souffre d'un ratio d'endettement record par rapport au PIB : plus de 220% (contre 120% en Grèce). En théorie, il faudrait au pays quatre générations de contribuables pour résorber intégralement cette dette publique. Mais la courbe des âges est tirée vers le bas par un faible taux de natalité (1,3), le tout sur fond de recul du nombre des salariés et cotisants. Croissance atone depuis 1991, déflation persistante, montée en puissance de la Chine (laquelle rachète insatiablement de la dette nippone), crise financière mondiale… Autant de facteurs qui n'ont guère aidé le Japon à relancer sa machine économique et à sortir de