Après un premier tour de vis budgétaire en 2010, François Fillon a annoncé hier de nouvelles mesures d'austérité plus drastiques qu'initialement prévues. Le respect des engagements «intangibles» de la France sur son train de réduction du déficit public (5,7% en 2011, 4,5% en 2012 puis 3% en 2013) est à ce prix, ne cesse de marteler le Premier ministre. L'objectif est clair : montrer aux marchés que le gouvernement est prêt à prendre toutes les mesures nécessaires afin de maintenir la note AAA de ses emprunts. Une notation qualifiée de «trésor national» par le conseiller informel de Nicolas Sarkozy, Alain Minc, dans le Figaro. Cet effort supplémentaire doit rapporter autour d'1 milliard d'euros dès cette année - qui s'ajoute aux 3 milliards de réduction de niches déjà votés lors du dernier budget. Mais l'objectif sera bien plus ambitieux encore en 2012 : au lieu des 3 milliards de mesures prévues avant la généralisation à l'Europe de la crise de la dette publique cet été, le gouvernement entend maintenant dégager 11 milliards d'économies en plus.
«Difficile». Ces nouvelles mesures, dont le gouvernement a «veillé à ce qu'elles ne cassent pas le moteur de la croissance», dixit le Premier ministre, doivent permettre d'accélérer encore le désendettement en parvenant à 4,5% de déficit dès la fin 2012. De l'aveu même du ministre de l'Economie, François Baroin, le cadrage du prochain budget, à huit mois de l'élection présidentielle