Trop timorée ! La taxation des très hauts revenus (3% au-delà de 500 000 euros par part fiscale) est à peine annoncée qu'elle fait déjà polémique, y compris dans la majorité. Dès hier, François Fillon l'avait reconnu : cette taxation exceptionnelle est une mesure «symbolique», supprimée «dès que le déficit public de la France aura été ramené à 3% du PIB».
«Dérisoire». Les économistes et les leaders de l'opposition ne sont pas les seuls à souligner la faiblesse du symbole. «C'est dérisoire», a déploré le centriste Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat. Quelques jours avant l'annonce, le sénateur réclamait déjà une tranche supplémentaire de taxation du revenu, dès 150 000 euros. D'autres parlementaires de la majorité, notamment le député UMP Pierre Méhaignerie, président de la commission des affaires sociales, sont sur la même ligne. Ils plaident pour que la taxe exceptionnelle s'applique bien en dessous du seuil de 500 000 euros. Jusqu'au président du Sénat, Gérard Larcher, qui s'est dit hier «personnellement favorable à un seuil de l'ordre de 250 000 euros». Selon lui, le gouvernement a parfaitement intégré que la barre des 500 000 euros pourrait être abaissée lors de l'examen de la loi de finances rectificative : «Le Parlement a une marge de manœuvre importante, il y aura une vraie discussion sur le sujet.»
Hier, la polémique se poursuivait aussi sur le nombre de foyers touchés. «On es