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Libération
Décryptage

Le chômage à un niveau record

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Croissance nulle, report du départ à la retraite, heures sup et rigueur : tout conduit à faire de l’emploi le grand sacrifié.
publié le 26 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 26 août 2011 à 10h14)

Triste record. Selon les chiffres publiés hier soir par le ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emploi a atteint en juillet son plus haut niveau depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Après avoir baissé entre janvier et avril, le nombre de chômeurs a poursuivi sa hausse le mois dernier pour s’établir à 2 756 500 (+1,3%) en France métropolitaine en catégorie A (sans aucune activité), et à 4 128 000 (+0,6%) en catégorie ABC (incluant ceux ayant exercé une activité réduite). Quelle que soit la filière, le volume de «sans-emploi» a ainsi dépassé le pic de décembre 2010 - qui culminait pourtant à 2 722 500 en catégorie A. Il balaye ainsi la maigre baisse observée au début de l’année.

Constat plus inquiétant : la progression du chômage s'accélère. Après avoir augmenté de 17 700 (en catégorie A) en mai, le nombre de demandeurs d'emploi a bondi de 33 600 en juin et de 36 100 en juillet. Une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement, qui s'est empressé, hier soir, par la voie de son ministre du Travail, Xavier Bertrand, d'accuser la conjoncture économique : «Après quatre mois consécutifs de baisse sur le début de l'année, les derniers résultats du mois de juillet sont, dans la ligne de mai et juin, directement liés à la croissance […] qui s'est établie à 0%.» Explication pas fausse, mais un peu courte. Car si l'envolée du nombre de demandeurs d'emplois est effectivement due à la situation économique, elle doit aussi beaucoup à des décisions prises par la