Ce sont les adieux à la scène d’une icône planétaire de la high-tech qui a révolutionné tour à tour l’informatique, l’animation, le business de la musique avant de «digitaliser» la manière de communiquer entre humanoïdes connectés. C’est aussi la révérence d’un quasi-chef d’Etat qui régnait depuis trente-cinq ans en autocrate visionnaire sur la nation Apple, un univers fermé peuplé de centaines de millions de fans et crachant des dizaines de milliards de dollars de cash. C’est enfin le départ en martyr d’un «iProphète» survivant du cancer, que le peuple «geek», croyant en la sainte trinité iMac-iPhone-iPad, a érigé en demi-dieu de l’ère numérique…
En congé maladie depuis le 17 janvier pour combattre son vilain crabe récidiviste, Steve Jobs a annoncé, mercredi, après la clôture de Wall Street, qu'il démissionnait de son poste de chief executive officer (PDG). «J'ai toujours dit que le jour où je ne pourrais plus remplir mes devoirs en tant que patron d'Apple, je serais le premier à le faire savoir. Malheureusement, ce jour est venu», a-t-il écrit dans une lettre à son conseil d'administration et à «la communauté Apple». Des mots qui ne laissent guère de doute sur le caractère définitif de son départ et la gravité de son état. Le père fondateur de la firme à la pomme sera remplacé par son fidèle disciple, Tim Cook, qui assurait déjà la réalité du pouvoir, en référant au jour le jour à son supérieur fantomatique et omnipotent.
A 56 ans, Steven Paul Jobs