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Libération
Reportage

Travail au noir : la Grèce dans le rouge

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En proie à une économie souterraine qui se généralise et à une fraude fiscale endémique, le pays s’enfonce encore plus dans la récession, malgré le plan d’aide voté fin juillet.
par Audrey MINART, Envoyée spéciale à Athènes
publié le 27 août 2011 à 0h00

Il affirme ne rien vouloir renégocier. Explique qu’il tiendra toutes ses promesses. Mais confie qu’il redoute un nouveau dérapage budgétaire à cause de la récession plus forte que prévue… Evangélos Vénizélos, le ministre grec des Finances, reste prisonnier de cette insoluble quadrature du cercle à l’image du pays. Il table désormais sur une récession de l’ordre de 4,5% cette année… de quoi compliquer le respect, par Athènes, du suivi de la feuille de route économique dictée par la troïka (BCE, Commission européenne et FMI). Fin juillet, cette dernière avait finalement accepté un nouveau plan d’aide de 160 milliards d’euros à la Grèce. Mais, depuis, le pays s’enfonce encore plus dans la récession. Au cœur du problème grec, le manque de recettes pour réduire une dette estimée à 350 milliards d’euros, la faute, en grande partie, à l’évasion fiscale : un sport national grec qui n’arrange rien aux finances publiques.

«manège». Le cas du jeune Sotiris, dirigeant d'une petite entreprise de graphisme à Athènes, illustre la complexité des relations avec le Fisc. Il explique : «A cause du manque de liquidités dû à la crise, l'encaissement des chèques de mes clients peut prendre six mois. Entre-temps, une faillite peut survenir.» Un risque d'autant plus grand que la TVA, passée de 19 à 23% depuis 2008, doit être versée à l'Etat en espèces. «Je dois donc parfois avancer des montants importants, sans même être sûr d'être payé.» Malgré tout, «il m'est