Si elle devait être adoptée par le Congrès, la règle d'or budgétaire gravée dans la Constitution se traduirait ainsi : désormais, le gouvernement n'aurait plus le droit d'être en difficulté financière. Conjuré le mauvais sort de la crise des dettes souveraines. Disparu le spectre des déficits budgétaires. Sarkozy invoque «l'équilibre des finances publiques» et feint de mettre les lois chaotiques de l'économie de marché en lévitation en pensant endormir son monde. Seulement voilà, la seule règle d'or du capital, c'est l'or - le capital doit se valoriser toujours plus, quitte à surchauffer la machine à cracher du profit au point d'exploser. Cette règle gouvernementale n'est pas en or, mais en papier carton ; elle revient à inscrire dans la Constitution que le capitalisme ne devra plus jamais entrer en crise (!).
Pourtant, les capitalistes évoquent à nouveau une crise «systémique», celle d’un système qui s’écroule de lui-même en quelques jours, comme un fragile château de cartes. Les dettes sont le fruit de longues années de défiscalisation des plus riches. Lorsque la bulle immobilière a explosé aux Etats-Unis, lors de crise des subprimes en 2008, des millions de ménages se sont retrouvés dans l’incapacité d’honorer leurs obligations financières. Les Etats, à la différence de la crise de 1929, sont intervenus massivement dans l’économie allouant des centaines de milliards pour «sauver» le système financier. La dette des ménages, devenue celle de la finance, a donc about