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Interview

«Un diagnostic erroné prétexte à toutes les mesures d’austérité»

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Bernard Thibault, leader de la CGT, dénonce la gestion gouvernementale de la crise, plan de réduction des déficits en tête.
publié le 29 août 2011 à 0h00

Economie en berne, chômage en hausse, politique d'austérité, place de la confédération dans l'intersyndicale : Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT a choisi Libération pour faire sa rentrée. Très critique sur la gestion de la crise par le gouvernement, il appelle les autres syndicats à organiser une mobilisation des salariés début octobre.

Vous rencontrez aujourd’hui le Premier ministre, François Fillon, cinq jours après la présentation de son plan de réduction des déficits. Comment jugez-vous ses propositions ?

Outre que ces mesures d’austérité concourent à amplifier la crise, ce gouvernement a une attitude assez lâche. Au lieu de lancer une réforme juste et globale de la fiscalité, il augmente les impôts indirects les plus injustes, comme la TVA, s’en prend aux contrats de complémentaires santé- qui vont toucher tous les salariés pour près de 1 milliard d’euros - ou se défausse sur les collectivités locales, auxquelles il va couper une partie des crédits.

Pourtant, le gouvernement vante la taxe sur les plus hauts revenus…

Le gouvernement l'a lui-même dit : cette taxe sera purement symbolique. Elle intervient surtout quelques mois à peine après une réforme de l'ISF qui a accordé aux plus riches près de 2 milliards d'euros. Or cette nouvelle taxe ne leur reprend que 200 millions, soit 10% seulement du cadeau qui leur a été fait… Et encore, de manière ponctuelle. Mais en aucun cas, il n'y a de réflexion sur la restauration d'un véritable impôt progressif sur le revenu, comme le demande la CGT. Ou une remise en cause des exonérations consenties à l'aveugle aux entreprises [pour un montant de 170 milliards, ndlr], alors qu'aucun mécanisme ne permet d'en apprécier l'efficacité.

C’est aussi une réponse à certains chefs d’entreprise, qui ont lancé un appel pour être davantage taxés…

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