Le plan Fillon est censé nous laisser pour 2012 un déficit public de 4% du PIB. Or, pour que notre dette ne soit pas en danger, nous avons besoin d’un retour à l’excédent. Il porte par ailleurs, en volume, à 37% sur les entreprises, à 35% sur l’épargne et l’immobilier, à 20% sur la consommation et les ménages, à 5% sur les heures supplémentaires, et à 2% sur les plus hauts revenus. Particuliers comme entreprises ne sont donc pas égaux devant l’austérité.
Un plan plus ambitieux en termes de gains, mais qui réserve l’essentiel de l’effort à ceux qui peuvent le plus le supporter, est possible. Plan de solidarité plutôt que de rigueur, il rapporterait dix fois plus que le plan Fillon. Il ciblerait les hauts revenus, les hauts patrimoines et les très grandes entreprises, mais en usant de taux faibles. Du fait de leur responsabilité dans la crise, il taxerait plus lourdement la finance et le secteur bancaire et assumerait ce choix politique. Il privilégierait le tri des niches fiscales à leur rabotage uniforme. Il solliciterait les classes moyennes dans des proportions supportables. Les plus bas revenus ne seraient pas sollicités.
Prélever 7% du revenu des 1% les plus riches et 5% de celui des 9% suivants : 30 milliards d’euros. Prélever 1% du patrimoine des 1% les mieux dotés et 0,5% de celui des 9% suivants : 40 milliards. Prélever 5% des bénéfices des sociétés du CAC 40 sur la base de leurs résultats de 2010 : 1,75 milliard. Passer de 19% à 33% le prélèvement forfaitaire libérato