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Libération

Banque : quelle mouche a piqué Christine Lagarde ?

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publié le 31 août 2011 à 0h00

Imagine-t-on aujourd’hui Christine Lagarde, à la tête du ministère de l’Economie, expliquer que les banques du Vieux Continent ne sont pas au meilleur de leur forme ? Et qu’il faut les recapitaliser au plus vite ? Non. Bien au contraire. Aux manettes des finances françaises, elle se voudrait rassurante. Mais à Washington, où elle occupe le siège de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), tout semble prendre une autre dimension.

Pourquoi un tel changement de discours ?

Samedi, dans son intervention lors du symposium des Banques centrales à Jackson Hole (Etats-Unis), la patronne du FMI s'est contentée de déclarer que les banques européennes «ont besoin d'une recapitalisation urgente». Inquiète d'une économie mondiale fragile et des risques de diffusion de la crise de la dette, elle considère que c'est là la «clé pour couper la chaîne de contagion». On croyait pourtant, depuis la publication des résultats des stress tests mi-juillet, les banques européennes à l'abri d'une défaillance. Seules 8 banques sur 91 avaient échoué. Les capitaux propres nécessaires en cas de coup dur avaient joué leur rôle de bouclier anti-insolvabilité. A l'Elysée, on essaie de minimiser la portée de la déclaration de Christine Lagarde. En clair, toujours selon la présidence de la République, la directrice générale du FMI imagine le pire : un défaut de remboursement des dettes publiques italienne, portugaise ou encore espagnole.