Reset, pour «remettre les compteurs à zéro». Le nom du plan de sauvetage de Carrefour en France illustre la déconfiture du groupe. Le géant de la distribution a dû lancer hier cette énième thérapie de choc, après l'annonce, le matin, d'une perte nette de 249 millions d'euros au premier semestre et d'une révision à la baisse de son objectif annuel de rentabilité… pour la quatrième fois en l'espace d'un an.
Pour Carrefour, il y a vraiment urgence : le titre a chuté de 40% depuis janvier. Le tout sur fond de valse des dirigeants, avec le débarquement en juin des patrons France et Europe. Et à la grande fureur des premiers actionnaires (à 14%), Bernard Arnault et Colony Capital, qui enregistrent à ce jour plus de 2 milliards d’euros de moins-value.
Jusqu’à présent, le boss de LVMH et son associé financier misaient surtout sur des acrobaties financières. Mais l’échec de la séparation de l’immobilier (murs des magasins) puis de l’offensive au Brésil contre Casino les a forcés à se concentrer sur l’essentiel : la piètre performance des hypers tricolores, qui pèsent 40% du chiffre d’affaires.
«Notre politique commerciale en France était inefficace», a reconnu hier le PDG, Lars Olofsson. Résultat : le déploiement du concept Carrefour Planet, plus haut de gamme, est revu à la baisse pour 2011 (26 magasins transformés au lieu de 40). Surtout, Carrefour veut cesser de jouer au yo-yo avec les prix. Une mauvaise habitude qui plombe l'image et les ventes de ses hypers depuis