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Libération

Saab en passe de rentrer au garage

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Incapable de payer ses salariés et de relancer la production à l’arrêt depuis début avril, le constructeur automobile suédois frôle le dépôt de bilan. Une nouvelle fois.
publié le 2 septembre 2011 à 0h00

Saab au bord de la faillite ? A Trollhättan, berceau de la marque suédoise, sur la côte ouest du royaume, les 3 400 salariés du site auraient dû être payés en fin de semaine dernière. Mais les caisses sont vides. La production est au point mort depuis début avril. Plusieurs concessionnaires ont annoncé qu’ils suspendaient leur contrat avec le constructeur dont les dettes auprès de ses 800 fournisseurs dépassent 100 millions d’euros. Et l’agence nationale de recouvrement des dettes (Kronofogden) a été saisie.

Spécialiste des retournements de dernière minute, le patron de Saab, Victor Muller, assure qu'il est en contact avec des investisseurs potentiels. Mais à moins de mettre la main sur 1 milliard d'euros, la marque, qui vit sous perfusion depuis deux ans, serait à quelques semaines du dépôt de bilan. Elle vient d'annoncer 201,5 millions d'euros de pertes au premier semestre 2011. «La situation est encore plus grave qu'en 2009», assure Jonas Fröberg, journaliste au quotidien Svenska Dagbladet et auteur d'un livre intitulé la Bataille de Saab.

bénéfice. Pour comprendre la sortie de route de Saab, il faut revenir en arrière. Direction Detroit, Michigan : le 17 février 2009, le géant américain General Motors (GM), qui contrôle la moitié du capital de Saab depuis 1990 et sa totalité depuis 2000, annonce qu'il va se séparer de sa filiale suédoise. GM est au bord de la faillite. Saab n'a pas réalisé de bénéfices depuis vingt ans, à l'excep