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Libération

Bruxelles, capitale européenne du lobbying

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Après plusieurs scandales, l’UE a réglementé le travail des 4 000 groupes d’intérêt recensés.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 8 septembre 2011 à 0h00

L'affaire a défrayé la chronique en mars. Fidèles à leurs méthodes policières, des journalistes du Sunday Times, journal eurosceptique du groupe Murdoch, se sont fait passer pour des lobbyistes afin de tester l'honnêteté des députés européens en leur proposant des pots-de-vin en échange de leurs services législatifs. Pour 12 000 à 100 000 euros, trois d'entre eux ont accepté de déposer des propositions d'amendements à des projets de législation. Parmi ces élus, deux ont démissionné : Ernst Strasser, ex-ministre autrichien de l'Intérieur (PPE, droite), et Zoran Thaler, ancien ministre slovène des Affaires étrangères (PSE). Le Roumain Adrian Severin, qui fut vice-Premier ministre socialiste, s'est accroché à son poste, mais il a été éjecté du groupe socialiste et a perdu son immunité parlementaire.

Ce n’est pas la première fois que les 735 députés européens sont ainsi épinglés pour leurs rapports un peu trop étroits avec les lobbys. Cadeaux conséquents, assistants payés par des groupes de pression, députés employés par des entreprises ou relayant sans recul les propositions d’amendements de tel ou tel secteur, on a à peu près tout vu au Parlement européen. Ce qui a amené l’institution à se doter d’un ensemble de règles contraignantes afin de faire le ménage, règles dont on ne trouve pas l’équivalent en France. L’exécutif européen n’est pas non plus à l’abri des dérapages : un haut fonctionnaire a ainsi été piégé par des journalistes britanniques (encore) se faisant pas