L'OCDE a remis de l'huile sur le feu jeudi en appelant à recapitaliser les banques européennes, comme l'avait déjà fait plusieurs fois la directrice du FMI Christine Lagarde, un discours qui alimente la nervosité des marchés et suscite des critiques en Europe.
Pour «enrayer la contagion» de la crise de la dette, qui «pourrait s'intensifier à nouveau», l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a notamment appelé la zone euro à renforcer la capitalisation de ses banques.
Le président de l'Autorité française des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, a immédiatement réagi, dénonçant «un prisme anglo-saxon».
«Le gros problème ce sont les déclarations générales», a dit M. Jouyet sur BFM Business.
«L'OCDE et le FMI, avec tout le respect que je leur dois, ce sont de grands organismes économiques, ce ne sont pas des régulateurs financiers», a-t-il ajouté. Ses propos faisaient écho à ceux de plusieurs banquiers centraux en Europe.
Depuis la crise financière, les grandes banques européennes n'ont cessé de renforcer leurs fonds propres, pour rassurer les marchés et se préparer à l'entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire dit Bâle III, début 2013.
«Nous avons doublé (nos) fonds propres sur ces trois dernières années», a rappelé mercredi BNP Paribas.
Mais le marché juge encore insuffisant ce nouveau matelas pour faire face à l'«énorme degré d'incertitude (qui pèse) sur l'économie mondiale et la zone euro»