Rumeurs persistantes de faillite de la Grèce, démission fracassante de l'ultraorthodoxe «économiste en chef» de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemand Jürgen Stark, plongée de l'euro sous 1,37 dollar, nouvelle chute des Bourses et surtout des valeurs bancaires plombées par les obligations d'Etats en difficulté… Vendredi a de nouveau été un jour noir pour la zone euro. Et le week-end n'a pas calmé les inquiétudes. En dépit des mesures d'urgence adoptées depuis deux ans, la crise rebondit, à chaque fois un peu plus haut, un peu plus fort, au point qu'elle apparaît hors de contrôle. Malgré ces signaux alarmants, les gouvernements s'activent en coulisses pour sauver l'euro. Convaincus qu'un éclatement de la zone, voire d'une disparition de l'euro, signifierait la récession pour tous et l'effacement des pays européens de l'échiquier mondial pour longtemps. Comme l'a clamé Angela Merkel, la chancelière allemande, mercredi, devant le Bundestag, «l'euro est bien plus qu'une monnaie».
Mentor. Or, cette fois, l'Allemagne semble prête à accepter ce qu'elle refuse depuis deux ans et ce qui a contribué à alimenter la crise : un saut fédéral afin de donner à l'euro une vraie gouvernance économique contraignante assortie, s'il le faut, d'une mutualisation partielle des dettes publiques… les fameux «eurobonds». C'est au cours du mois d'août que le débat a changé de nature outre-Rhin. Selon nos informations, Angela Merkel, au cours d'une réunion à huis clos