«Les grands banquiers n'ont plus un poil de sec.» Cette confidence d'un influent financier français révèle l'ampleur du désarroi qui s'est emparé des milieux financiers de l'Hexagone, et plus largement européens. Longtemps chéries par les investisseurs, les valeurs bancaires sont désormais massacrées. Sur les douze derniers mois, les capitalisations de BNP Paribas et du Crédit agricole ont été divisées par deux, celle de la Société générale s'est effondrée des deux tiers. Hier, sous la menace d'une dégradation de leurs notes par l'agence Moodys, le marché s'est de nouveau déchaîné contre le trio de tête du secteur en France, BNP Paribas encaissant une des plus fortes chutes du CAC 40 (-12,35 %). Cette défiance vis-à-vis des banques vaut désormais pour toute la zone euro, les deux principaux établissements allemands, la Deutsche Bank et la Commerzbank, dévissant respectivement de 7,8% et 11,9%.
Un mouvement à la limite de l'aberration pour nombre d'analystes. «Aujourd'hui, la Société générale comme le Crédit agricole et Natexis s'échangent à seulement 0,4 fois leur actif net retraité 2012, précise Cyril Meilland, analyste chez Chevreux.La BNP est sur un multiple de 0,6. Au regard de leurs fondamentaux financiers et des stress tests européens réalisés fin décembre 2010, cela semble exagérément faible. Même leur exposition à la dette souveraine grecque ne justifie pas, à elle seule, cet effondrement.» A moins que…
Devant les difficultés à boucler le deu