Pour les marchés, l'affaire est entendue : le défaut de la Grèce n'est qu'une question d'heures, de jours, au mieux de semaines. La valeur des obligations d'Etat grecques continue à s'effondrer et les CDS (credit default swap, assurances contre le défaut d'un État) atteignent des rendements records. L'incapacité d'Athènes à tenir ses objectifs budgétaires a déclenché une nouvelle panique qui s'étend désormais aux banques européennes les plus exposées au risque souverain grec.
Robinet. Pourtant, une faillite de la Grèce n'est pas à l'ordre du jour, puisqu'elle ne dépend plus des marchés pour se financer mais de l'Europe et du FMI. Et il est tout simplement exclu qu'ils coupent le robinet du crédit, le risque de contagion aux autres pays sous assistance financière, mais aussi à l'Espagne et à l'Italie, étant trop élevé, avec des conséquences catastrophiques pour l'euro. Bref, les marchés jouent à se faire peur. Reste que leur panique peut fragiliser le secteur bancaire européen si les établissements commencent à refuser de se prêter de l'argent faute de connaître l'état réel de l'exposition de tell ou telle banque au risque souverain.
Comme toujours, les politiques en ont rajouté une louche en évoquant un défaut de la Grèce, voire carrément sa sortie de la zone euro, ce qui a donné corps aux craintes des marchés. En effet, certains, notamment en Allemagne, mais aussi dans les pays confrontés à la montée de mouvements populistes, voient d’un mauvais œil