Menu
Libération

Le paradis de la flexicurité n’échappe pas à la crise

Article réservé aux abonnés
publié le 13 septembre 2011 à 0h00

Jeudi, les Danois vont renouveler leur Parlement. Et pour la première fois depuis des années, l’économie est au cœur de la campagne. Car si le pays de 5,7 millions d’habitants s’en tire mieux que beaucoup de ses voisins, il n’a pas été épargné par la crise. La croissance patine, le taux de chômage stagne à 6,1% et les finances de l’Etat sont dans le rouge, avec un déficit de 11 milliards d’euros prévu en 2012 (soit 4,6% du PIB).

Il y a quelques années pourtant, on se précipitait à Copenhague pour admirer le célèbre modèle de la flexicurité et découvrir les recettes du miracle économique danois. Un taux de chômage de 1,7% en novembre 2008, une croissance à plus de 3% en 2006 et 2007. Et toutes les enquêtes le disaient : les Danois étaient les plus heureux du monde. Analyste à la Danske Bank, Steen Bocian, explique : «D'abord, nous avons été frappés par la crise financière mondiale, puis le marché de l'immobilier s'est effondré.» Une chute des prix de 15% entre 2007 et 2009. «L'économie était en surchauffe, avance Jan Rose Skaksen, professeur à la Business School de Copenhague. Quand la bulle a explosé, la gueule de bois a été terrible.»

En temps de crise, la flexicurité a un inconvénient, note Steen Bocian : «Il est très facile de licencier.» C'est aussi un système qui coûte cher, puisque la flexibilité est compensée par un généreux filet de sécurité. D'où l'impact sur les finances publiques. «Mais sur le long terme, il reste le système l