Pour Olivier Pastré, professeur d’économie à Paris-VIII et membre du Cercle des économistes, une sortie de l’euro de la Grèce ne résoudrait rien à la crise financière de l’Europe.
La Grèce qui sortirait de l’euro, ce scénario vous semble-t-il souhaitable ?
C’est totalement absurde. On peut toujours faire des scénarios fantaisistes, mais mieux vaut s’en tenir à des travaux écométriques pour tenter d’y voir un peu plus clair. Une sortie de l’euro pour la Grèce aurait un coût économique, financier et social exorbitant. Athènes devrait adopter une nouvelle monnaie, qu’elle devrait aussitôt déprécier de 20, 30, 40% par rapport à la valeur de l’euro. Il y a tout juste une semaine, les économistes de Natexis ont montré que cette dévaluation de la nouvelle devise devrait être de plus de 50%. C’est un taux de dépréciation «théorique» qui permettrait d’équilibrer les comptes du pays. Mais les équipes de Patrick Artus expliquent que la Grèce connaîtrait une forte récession pendant les dix-huit mois suivants.
Pourquoi ?
Simplement du fait que les premières conséquences d’une dépréciation du taux de change se traduiraient, dans le cas de la Grèce, par une hausse de l’inflation par le biais d’une flambée des prix à l’importation… La banque UBS évoque un coût de 9 500 à 11 500 euros par citoyen, et ce dès la première année suivant la sortie de l’euro.
Mais si la Grèce rebondit au bout de dix-huit mois, ne faut-il pas envisager cette solution ?
Encore une fois, ce serait suicidaire. D’abord pour les Grecs, dont la dégradation du niveau de vie serait fatale. Mais aussi pour le reste de l’Europe. Car, pour elle, la facture à payer serait élevée.
C’est-à-dire ?
Partons de l’hypothèse que le