Dans l’histoire du capitalisme français, Hermès relève désormais du cas d’école. L’irruption le 23 octobre 2010 du leader mondial du luxe, LVMH, au tour de table du célèbre sellier-maroquinier semblait signer la fin d’une aventure dynastique. Face à un homme d’affaires aussi puissant et déterminé que Bernard Arnault, que pouvait donc valoir l’unité proclamée des nombreux héritiers d’Emile Hermès, propriétaires de 72% du capital de la maison ? De l’or. Dans ce bras de fer, la famille Hermès continue en effet de marquer des points. Hier, la cour d’appel de Paris a confirmé la décision rendue en janvier par l’Autorité des marchés financiers : la famille est autorisée à continuer à apporter ses titres Hermès à un holding de contrôle non coté sans avoir à lancer d’offre publique d’achat ruineuse sur le reste du capital. D’ici à la fin de l’année, les 52 héritiers (sur 72) qui s’y sont engagés devront apporter 50,2% du capital du sellier à un tel holding.
Tentations. Pour ceux-là, les achats-ventes de titres redeviendront affaires de famille. Façon de couper court à des tentations individuelles de plus-value juteuse et mettre pour longtemps le «joyau» à l'abri des convoitises. «Cela conforte durablement l'indépendance du groupe Hermès, pour les vingt ans à venir», s'est félicité par communiqué depuis Shanghai le gérant du sellier, Patrick Thomas.
Et cette résistance paie. Indifférente au plongeon de l'indice phare de la Bourse de Paris, l'action Hermès s'es