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UBS : un «Kerviel» au pays des Helvètes

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Finance . La première banque suisse a révélé hier avoir subi un préjudice de 2 milliards de dollars. Le trader suspecté d’avoir fraudé a été arrêté.
par Marc Guéniat, Correspondance à Genève
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

La banque d’investissement est décidément une activité risquée… pour les banques. Après la Société générale, qui avait perdu 4,9 milliards d’euros en 2008 à cause des ambitions spéculatives d’un certain Jérôme Kerviel, UBS fait à son tour les frais des opérations aventureuses de l’un de ses collaborateurs. Dans un communiqué laconique diffusé hier matin avant l’ouverture de la Bourse, la première banque suisse a annoncé un préjudice de 2 milliards de dollars (1,4 milliard d’euros). Le titre a aussitôt dévissé de 9,6% avant de se reprendre légèrement.

Produits dérivés. Arrêté à Londres dans la nuit de mercredi à jeudi, le trader du service «marché actions» est soupçonné de fraude par abus de position pour avoir effectué des opérations non autorisées. Les écarts de cet homme de 31 ans, qui a rejoint le bureau londonien de la banque d'investissement en 2003, ont été découverts mercredi. Comme Jérôme Kerviel, Kweku Adoboli était actif dans les produits dérivés, d'après le Financial Times. Selon UBS, ce dommage pourrait induire une perte au troisième trimestre, alors que les analystes s'attendaient déjà à un résultat médiocre. L'établissement zurichois précise qu'aucun compte de client n'a été affecté. La perte équivaut à 4% des fonds propres de la banque et réduit à néant l'économie de 1,8 milliard d'euros espérée avec la suppression de 3 500 emplois, annoncée en août.

Cette affaire de fraude tombe donc au plus mauvais moment pour la banque helvétique qui