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Libération
Reportage

Athènes entre peur et indignation

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Si beaucoup de Grecs sombrent dans le pessimisme, accablés par les réformes censées résorber le déficit, d’autres redescendent dans la rue.
publié le 20 septembre 2011 à 0h00

Athènes, ville morte avant la tempête ? Hier, la capitale grecque semblait désertée, anesthésiée par une crise qui se fait plus pressante - et stressante - chaque jour. «Comment peuvent-ils croire que l'on va payer cette avalanche de taxes ?» demandait une fonctionnaire dans le hall d'entrée vide du ministère de l'Economie en brandissant sa fiche de paie. «340 euros, dit-elle en se mettant à pleurer, c'est tout ce qu'il me reste pour vivre chaque mois.» Cette scène se répète un peu partout, dès que l'on aborde la question de la baisse du niveau de vie des Grecs. La rue Ermou, principale artère commerçante d'Athènes, est déserte. «C'est la déprime, confirme le vendeur d'une enseigne de mode. Depuis le début du mois, les ventes sont en recul de 30%, partout des commerçants ferment boutique. Tout le monde attend, personne ne consomme

Récalcitrants. Les déclarations, hier, du représentant du FMI en Grèce, Bob Traa, n'ont rien fait pour remonter le moral de la population. Il prévoit encore une croissance négative en 2012 et une reprise en 2013, dans le meilleur des cas. Selon le FMI, seules des «mesures supplémentaires» - les dernières datent d'à peine une semaine - peuvent permettre de résorber le déficit, et notamment une réforme de l'administration fiscale. «C'est le moment de prendre des décisions historiques, et si nous ne le faisons pas de manière ordonnée et volontaire, nous le fe