A Vienne, la nouvelle bruisse de caisse en caisse : les hôtesses des supermarchés auront bientôt droit à une rallonge. Et pas qu’elles : toutes les salariées du pays ! Le gouvernement autrichien et les syndicats tentent d’arracher au patronat une mesure parfaitement discriminatoire : sur dix ans, offrir trois coups de pouce aux seules employées.
«Injuste !» s'insurgent les hommes, qui oublient un peu vite qu'en Autriche, depuis une décennie, on sacrifie les femmes sur l'autel de la compétitivité. Les salariées sont les uniques victimes des mesures d'assouplissement du droit du travail : abonnées au temps partiel, bridées par des congés maternités plus longs qu'ailleurs, elles gagnaient 40% de moins que monsieur en 2009. Et avec seulement 17 639 euros de salaire annuel en moyenne, difficile d'être indépendante. L'Autriche a un gender gap (disparité salariale entre hommes et femmes) abyssal, qui tire l'ensemble des travailleuses vers le bas. Les professions où les femmes sont majoritaires sont les moins bien rémunérées. Même lorsqu'elles exercent à leur compte, à temps de travail égal, les Autrichiennes gagnent actuellement près de 20% de moins que les hommes. Elles ne sont que 66,4% à travailler, l'immense majorité d'entre elles restant dépendantes du salaire de leur mari. A l'arrivée du premier enfant, il est d'usage de renoncer à toute ambition professionnelle.
Quelles seraient les conséquences de cette mesure pour les jeunes mères ? Le Syndicat des employés