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Libération

A Manhattan, Trinity Place s’imagine en place Tahrir

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publié le 21 septembre 2011 à 0h00

Depuis quatre jours, le taureau de Wall Street est en cage. Des policiers à tous les coins de rue, et des barrières pour «protéger» la statue de bronze, symbole de la finance à New York. La raison ? La présence de centaines de manifestants qui, depuis samedi, tentent d’occuper Wall Street pour protester contre le pouvoir et les banquiers. Ils ont été repoussés quelques rues plus loin, sur Trinity Place, qu’ils aiment comparer à la place Tahrir, d’où est partie la révolte en Egypte.

«On est là pour lancer notre propre révolution. On a en marre de ce qui ce passe aujourd'hui, lance Adam Rocco, une pancarte «Goldman sacks of crap» («Goldman sac à merde») à la main. Les banques ont précipité la crise, on leur a donné des millions de dollars et elles ne sont tenues responsables de rien alors que toute l'Amérique en bave.» L'appel à l'occupation a été lancé la semaine dernière par le magazine en ligne Adbusters, spécialiste de la contre-culture, et par plusieurs groupes anarchistes. Les organisateurs comptaient rassembler 20 000 personnes, mais les manifestants n'ont jamais dépassé le millier. Si le nombre n'y est pas, la détermination est là. «Cela fait deux nuits que je dors sur Trinity Place et je ne compte pas en partir, assure Cody, un étudiant qui campe au milieu des sacs de couchage posés à même le pavé. On veut que les gens se rendent compte que le pouvoir ne peut pas être détenu par une poignée d'institutions et de financiers.»

Parmi les