Menu
Libération

L’Italie décroche, Berlusconi s’accroche

Article réservé aux abonnés
Standard & Poor’s a abaissé hier la note souveraine du pays de «A+» à «A», donnant des arguments supplémentaires à ceux qui réclament la démission du président du Conseil.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 21 septembre 2011 à 0h00

Le Cavaliere a été dégradé. En décidant d'abaisser, mardi matin, la note de solvabilité de l'Italie d'un cran, de «A+» à «A», Standard & Poor's ne s'est pas contentée d'apprécier la situation économique de l'Italie. L'agence financière a clairement évalué la copie budgétaire du chef du gouvernement et l'a jugée très insuffisante provoquant une forte polémique à Rome et une grande inquiétude en Europe. L'institut américain a décrit une majorité «fragile» et incapable de prendre les décisions radicales nécessaires pour affronter la situation.

La présidence du Conseil a vertement réagi en accusant l'agence d'être en substance sous influence des médias transalpins, lesquels relatent régulièrement les frasques sexuelles et les ennuis judiciaires du président du Conseil, et d'avoir prononcé un jugement «faussé par des considérations politiques». Dans les palais du pouvoir romains comme dans les salles de marchés, on redoute désormais de nouvelles secousses sur les titres italiens, même si, hier, la Bourse de Milan a clôturé en légère hausse de 1,9%, le déclassement ayant été en quelque sorte anticipé.

Ambiguïtés. Il y a plusieurs semaines déjà, une autre agence de notation, Moody's, avait mis sous observation la dette italienne, qui avoisine les 120% du produit intérieur brut. Dans le détail, Standard & Poor's a indiqué, hier, que la baisse de la note souveraine du pays est avant tout la conséquence de «l'affaiblissement des perspectives de cro