La silhouette est tirée à quatre épingles. Jusqu’au moindre pli. Un chic aristocratique qui sent l’argent décontracté du capitalisme financier, la raie sur le côté des enfants bien élevés et le crottin de cheval des week-ends en Normandie. C’est celle de Nicolas Bazire, 54 ans, aujourd’hui directeur général de Groupe Arnault, le holding qui regroupe toutes les participations (LVMH, Carrefour, Les Echos…) de la plus grande fortune de France. Avec Edouard Balladur, dont il a été le directeur de cabinet à Matignon puis le directeur de campagne en 1995, il s’était partagé le chic de droite. A lui le col à l’italienne et le nœud simple de cravate. A Balladur le col à l’anglaise et le très gros nœud Windsor. Avec son ami Nicolas Sarkozy, il avait tout misé sur l’ami de trente ans de Jacques Chirac. Il risque aujourd’hui d’être poursuivi pour le financement illégal de la campagne présidentielle de son mentor.
Guerres puniques. A 12 ans, Nicolas Bazire aimait, avec ses deux frères, se frotter à Hannibal, à l'occasion de remakes des guerres puniques. A 21 ans, il intègre l'Ecole navale. Il se fait casser le nez et fera quelques jours au trou (1). Quatre ans plus tard, il a déjà deux enfants (il en a six aujourd'hui, de deux mariages différents) et intègre Sciences-Po. Puis l'ENA. Il a 35 ans quand il devient le directeur de cabinet d'Edouard Balladur de 1993 à 1995. C'est à cette époque qu'il fait connaissance avec l'intermédiaire Ziad Takieddine. Avec Sarkozy, alors