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Libération
Enquête

Etre dans les petits papiers de Vladimir Iacounine, le «Pepy russe»,

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Rien ne se fait sans le soutien du tsar du chemin de fer.
publié le 26 septembre 2011 à 0h00

Avec ses yeux bleu glacier, son costume d’apparat au col gansé de rouge et ses gardes du corps, Vladimir Iacounine, le tsar des chemins de fer et ami de Vladimir Poutine, impressionne. La RZD (SNCF russe) frôle le million de salariés (six fois les effectifs de l’établissement public SNCF) dans un pays où le fret emprunte massivement le rail et où les voitures passagers comportent quatre classes. Le 7 septembre, Iacounine arpentait les allées du Salon russe de la locomotive, dans la banlieue de Moscou, comme s’il visitait son domaine. Il s’est installé ostensiblement aux commandes de l’EP20, la locomotive conçue en commun par Alstom et son partenaire TMH. Il en a choisi la livrée - un bleu pétant, zébré de flammes orange minium - et en a déjà commandé 200. Plus autant de sa petite sœur, l’EP50, une loco surpuissante pour tracter le fret. La prospérité du couple Alstom-TMH est liée aux commandes de Iacounine.

En Russie, note un ingénieur d’Alstom, le client choisit ses motrices sur catalogue, les locomotives de fret comme les automotrices de voyageurs, après que le travail de conception a été achevé. Ce qui présente un risque. L’an dernier, Alstom et son partenaire TMH, pas encore mariés, avaient présenté un train-hôtel à deux niveaux, équipé de couchettes, de restaurants et de douches. RZD avait promis, vantait les deux compères, d’en acheter 1 200 exemplaires. La commande est tombée aux oubliettes…

Tout est suspendu aux décisions de Vladimir Iacounine. Il l'a bien fait sentir