Le cauchemar du 787 Dreamliner touche-t-il à sa fin ? Boeing célèbre aujourd’hui la livraison du premier exemplaire de cet avion à la compagnie japonaise ANA avec trois ans et demi de retard. C’est le temps qu’il a fallu à ses ingénieurs pour résoudre le casse-tête de ce jet révolutionnaire, premier de l’histoire fabriqué majoritairement en carbone, plus léger et plus solide que le métal. Mais aussi pour secourir des sous-traitants en détresse, à qui le constructeur américain avait trop demandé. Il y aura donc foule ce matin à Everett, près de Seattle.
La première livraison du 787 sera encore plus exceptionnelle que les autres (la dernière remonte à 1995). Boeing piaffe à l'idée de montrer ce que son bijou technologique a dans le ventre. Il promet jusqu'à 20% d'économies de carburant. Et un confort inégalé, que les premiers passagers vont découvrir le 1er novembre sur les lignes intérieures japonaises, puis sur Tokyo-Pékin et Tokyo-Francfort.
Le Dreamliner n'a pas pour autant atteint le bout du tunnel. «Le plus dur, avec un avion, c'est de le fabriquer en série», prévient un expert. Boeing prévoit une vingtaine de livraisons cette année, et des cadences multipliées par cinq en deux ans (du jamais-vu). Mais beaucoup en doutent. «Ce plan n'a aucune crédibilité», assène Richard Aboulafia, du cabinet Teal Group. D'abord parce qu'il va falloir retoucher à la main des avions défectueux déjà assemblés. «Il y en aurait une vingtaine», tacle un cad