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Libération
Enquête

Marché hors norme et financement hasardeux

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D’ici à 2030, 300 milliards d’euros devraient être investis.
publié le 26 septembre 2011 à 0h00

Le chemin de fer, en Russie, est plus qu’ailleurs une affaire d’Etat. Ce fut longtemps la seule façon pour Moscou de fédérer son vaste empire. Quelques chiffres : 126 000 km de voies (quatre fois le réseau français) et 226 000 km, si l’on inclut les ex-républiques soviétiques, pays baltes et Finlande inclus. Ce réseau est aux normes de la défunte URSS, avec un écartement des rails de 1,52 m (contre 1,43 m en Europe). Ce qui fait de la Russie un marché à part. Le plan de Moscou, répété au salon ferroviaire, fait saliver tous les constructeurs de la planète : 300 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2030, 20 000 km de voies à construire ou rénover, et au moins 2 500 km de lignes à grande vitesse. Et ce qui comble d’aise Alstom : 20 000 locomotives à changer. Les pays satellites ne sont pas en reste. Le tandem Alstom-TMH a reçu commande de 295 locomotives dérivées de l’EP20 à livrer aux chemins de fer kazakhs. Ce qui n’interdit pas à Alstom de conclure des accords de son côté, tel celui signé il y a huit jours avec une filiale des chemins de fer kazakhs pour produire des moteurs d’aiguillage.

La Russie a-t-elle l'argent de ses ambitions ? Là-bas, le fret ferroviaire, ultrabénéficiaire, finance le trafic voyageurs. «Les gens sont habitués à la quasi-gratuité du fer. Ils ont droit à nombre d'exemptions», note Henri Poupart-Lafarge, le patron de la branche transport d'Alstom. A charge pour l'Etat de rembourser à RZD les cadeaux tarifaires. Mais il aurait pris ces te