Le russe TMH attend de son partenaire Alstom qu'il modernise ses usines. Vaste programme. Exemple, l'usine géante de Novocherkassk, près de Rostov, à 1 200 km au sud de Moscou (10 000 salariés). La production est très «verticalisée», explique Pietro Silvestro, un cadre d'Alstom expatrié depuis le début de la coopération : «Ils ont leur atelier de menuiserie, leur forge, ils produisent même leur fonte.» Le nec plus ultra de la technologie, comme la découpeuse de tôle à rayon laser, côtoie la machine-outil des années 50. Le management est obnubilé par la qualité : «Nous sommes certifiés "Iris" [un standard international, ndlr]», insiste, tout fier, le directeur de l'usine. Tous les vingt mètres, de grands panneaux affichent les visages des travailleurs modèles.
Mais la production n'est pas tout. TMH mise sur Alstom pour apprendre à concevoir des locomotives, et même des rames à grande vitesse, et mettre au point des plateformes de développement. Pour cela, les deux partenaires ont lancé en février une société commune (à 50-50) d'ingénierie, TRTrans. Depuis, sur deux plateaux lumineux sobrement meublés, près de 150 ingénieurs russes s'affairent devant leurs écrans, épaulés par une vingtaine d'expatriés d'Alstom. Floriane, 26 ans, a quitté le site d'Ornans, en France, pour TRTrans, où elle fait équipe avec Ekaterina, 21 ans, tout juste sortie de l'université de Rostov. «Les expatriés sont là pour apprendre aux Russes à prendre des initiativ