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Libération
Enquête

Siemens, le rival qui veut croiser le fer

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L’allemand a signé un contrat de 2,5 milliards d’euros avec RZD.
publié le 26 septembre 2011 à 0h00

Placés côte à côte au Salon russe de la locomotive, Siemens et Alstom se tirent la bourre par commerciaux interposés. Pour consolider sa position sur le marché russe, l'équipementier allemand est allé chercher Sinara, un petit constructeur national. L'alliance fait pâle figure face à la prise de participation d'Alstom dans le puissant TMH. «Oui, c'est un gros deal qu'a conclu Alstom, commente avec envie Michaël Dvoishes, ingénieur chez Siemens. Mais nous, on est allé plus vite. On a sorti notre motrice avec un an d'avance sur Alstom !» Chez celui-ci, on riposte aussitôt : «C'est facile d'aller vite quand on importe, comme le fait Siemens, toutes les pièces techniques d'Allemagne !»

Contre son stand, Siemens expose la bête, la 2ES10, la loco de fret produite avec Sinara. On la croirait sortie tout droit d'une BD de Enki Bilal avec son museau massif, barbouillé d'orange vif, rétro et agressif à la fois. «Ils ont juste amélioré le modèle précédent», cafte-t-on sur le stand d'Alstom. Succès indiscutable de Siemens, en revanche, avec cette commande annoncée au salon : la vente à RZD de 1 200 Desiro, des automotrices pour le trafic régional. Un contrat de 2,5 milliards d'euros.

Alstom cherche-t-il à se rassurer face au tandem Siemens-Sinara ?«Sinara n'existait pas il y a trois ans. C'est un challenger créé exprès par les Russes pour mettre la pression sur le secteur», décrypte un ingénieur d'Alstom. Et d'insister sur les succès du fra