Devant la raffinerie de Berre-l'Etang, les ouvriers applaudissent l'homme qui tient le micro et n'a visiblement pas l'habitude de se faire ainsi acclamer. «Moi, je suis à la CGE-CGC, dit Rémi Patron. Je ne suis pas d'un syndicat qui appelle habituellement à la lutte. Mais là, il faut se préparer pour un combat lourd. Pas de violence, ne cassez rien, mais nous n'avons plus rien à perdre.» Un comité d'entreprise exceptionnel vient de s'achever et la direction de Lyondellbasell a confirmé ce que l'on craignait depuis quelques semaines (Libération du 19 juillet) : le groupe veut se débarrasser de sa raffinerie de Berre, après avoir tenté sans illusion de la vendre, et se concentrer sur ses autres filiales.

«Efforts». Le groupe avait racheté en 2008 à Shell tout le site intégré, depuis l'arrivée du pétrole brut jusqu'aux produits finis, plastiques, gommes, films alimentaires, etc. «Malgré les efforts des salariés et de la direction, la raffinerie continue de subir de lourdes pertes et ne parvient pas à devenir rentable, affirme Jean Gadbois, directeur du site. Sans réelle perspective de rachat, nous avons donc l'intention d'engager une procédure de consultation sur un projet de fermeture. Nous souhaitons concentrer nos ressources à Berre sur nos activités pétrochimiques, qui sont notre cœur de métier.» La direction situe les pertes de la raffinerie aux alentours de 114 millions sur le dernier exercice.

L'intersyndicale, de son cô