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Interview

Déficit commercial: «Un record inquiétant»

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Le déficit commercial français n'en finit plus de se creuser. Secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, Pierre Lellouche appelle à plus de flexibilité et à une révision de la fiscalité pour renverser la tendance.
Pierre Lellouche le 13 septembre 2010 à Bruxelles (© AFP John Thys)
publié le 29 septembre 2011 à 10h39

Le projet de budget prévoit un déficit commercial de 73 milliards d'euros pour 2011, beaucoup plus que ce qui était prévu il y a un an. Pourquoi?

Il s'agit d'un record, détestable et inquiétant. Le fond de l'affaire, c'est notre manque de compétitivité. A plus court terme, il y a des circonstances atténuantes: une moitié de ce déficit supplémentaire est due aux importations d'énergie, dont le prix a beaucoup augmenté. Une autre partie, 3 ou 4 milliards d'euros, est due à la surévaluation de l'euro par rapport aux monnaies de nos partenaires – d'où les efforts de la France pour stabiliser le système monétaire international. Mais il ne faut pas se réfugier derrière ces excuses! Nos compétiteurs allemands ont les mêmes problèmes, mais sont brillants à l'export car plus compétitifs.

Le public semble aujourd'hui conscient des problèmes posés par la dette ou les déficits budgétaires, mais peut-être moins de ceux du déficit commercial...

C'est vrai, malgré les mécontentements provoqués par les coupes dans les dépenses, les Français commencent à accepter l'idée qu'il faut réduire la dette et le déficit budgétaire. Mais ils n'ont pas encore perçu la menace, à mon sens aussi grave, du déficit commercial. Ces 75 milliards d'euros, c'est la différence – négative – entre ce que la maison France achète à l'étranger et ce qu'elle y vend. Sur cette somme, il y a 26 milliards qui sont le seul fait de la Chine! Concrètement, cela veut dire des usines qui s'en vo